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De gauche à droite, Emmanuel Dulary, Maxime Sandeau, Emmanuel PLasseraud.

18 Juin 2015

INTERVIEW

Sortie officielle du Film

COLLOQUES 2 septembre 2015 - Paris

Max SAND, venu à Paris rencontrer le réalisateur Emmanuel PLASSERAUD. 

Vous dévoilent les coulisses de la réalisation du film.

 

COLLOQUES

d’Emmanuel Plasseraud :

Un petit long-métrage scolaire ambitieux et poétique

par Maxime SANDEAU 

 

Vu le film Colloques au Cinéma UTOPIA Bordeaux !

 

C'est un film d'Emmanuel Plassereaud, en collaboration avec les étudiants de la classe de Licence 3 de l'Université Bordeaux Montaigne.

 

C'est l'histoire d'une rencontre imprévue entre un universitaire parisien qui se rend à Bordeaux pour un colloque et une jeune femme d'origine sénégalaise.

Cette rencontre va devenir de plus en plus intime et douloureuse. Réalisé à l'origine dans le cadre d'un cours, l'évolution du film a pris ...une tournure déstabilisante pour l'équipe : le budget à été revu à la baisse, tandis que la durée de tournage était de dix jours. Il faut souligner ce point de la fabrication du long-métrage pour se rendre compte et valoriser la réussite du résultat final. Porté par deux acteurs principaux remarquables dans la sincérité de leur jeu Emmanuel Dulary et Sophie Richelieu), le réalisateur arrive à se servir des contraintes survenues pendant le tournage pour sublimer l'idée générale du film. Avec peu de moyens, la mise en scène retranscrit avec plus de conviction les rapports différents des personnages. Tour à tour agaçants, épanouis, tristes et perdus, les personnages apparaissent plus attachants et plus intéressants dans leur fragilité. La force de la dynamique des deux personnages s'illustre à la fois dans le talent véritable de leurs interprètes et dans la mise en scène raffinée de leurs regards, de leurs conversations et de leurs silences. Colloques Le Film" est un long-métrage admirable, surtout en tenant compte des conditions de tournage, qui délivre une histoire d'amour entre rêve illuminé et sentiments désabusés de deux personnages émotionnellement fragiles.

 

Ce qui était au départ un projet dans le cadre  d’un cours en Licence 3 Cinéma à l’Université Bordeaux Montaigne se transforma en un pari cinématographique de grande envergure. En collaboration avec les étudiants de cette classe, le professeur-réalisateur Emmanuel Plassereaud leur a lancé le défi de tourner un long-métrage en deux semaines à Bordeaux avec un budget très limité. Quelques évènements imprévus ont perturbé le lancement du tournage, comme le remplacement en vitesse de l’acteur principal. Néanmoins, si le tournage n’a pas été une mince affaire, le résultat final en tant que long-métrage de quatre-vingt minutes n’en est que plus saisissant.                              

En allant à une projection spéciale du film à l’Utopia, j’ai découvert cette petite curiosité cinématographique. Celle-ci met en image une rencontre imprévue entre Fabrice, un universitaire parisien qui se rend à Bordeaux pour un colloque et Kala, une jeune femme d'origine sénégalaise. Cette rencontre va devenir de plus en plus intime.               

Pour un long-métrage aux conditions extrêmement précaires, Colloques sait impressionner son public par le jeu subtil de sa mise en scène en relation avec le scénario réécrit quatre fois. Se servant de ses contraintes, Plassereaud et les étudiants en Licence Cinéma 3 réussissent à raconter cette histoire d’amour de manière visuelle. D’abord filmés seuls, Fabrice et Kala, perdus dans la ville bordelaise, se retrouvent réunis en un seul plan, symbolisant leur premier contact. La mise en scène, composée de plans larges et de multiples gros plans sur les visages des comédiens principaux, se focalise avant tout sur les attitudes des acteurs, capturant judicieusement par ce principe les émotions des personnages. Avec peu de moyens et une histoire simple, la mise en scène retranscrit avec plus de conviction les rapports différents des personnages. Tour à tour agaçants, épanouis, tristes et perdus, Fabrice et Kala deviennent soudainement des personnages proches de la réalité. Ils apparaissent alors plus attachants aux yeux des spectateurs et sont profondément intéressants dans leur fragilité.  

 

A ce titre, la dynamique entre les deux acteurs principaux, Emmanuel Dulary et Sophie Richelieu est admirable. Chacun interprète remarquablement son rôle. La sincérité de leur jeu apporte à juste valeur l’authenticité des émotions que délivrent leurs personnages, intimidants à interpréter à cause de leur humanité. Des personnages qui vivent une relation entre un rêve illuminé et une contradiction persistante de leurs sentiments. C’est un travail intimidant que d’incarner des personnes émotionnellement fragiles, mais le pari est amplement réussi. Le portrait de Fabrice et Kala est illustré de belle manière par la composition des acteurs associée par la mise en image poétique de leurs rapports. A la manière de l’œuvre du cinéaste Eric Rohmer, le long-métrage donne la part belle aux dialogues servis par une approche très simple qui arrive à éviter une diction mécanique de la part des acteurs. La qualité fondamentale de ce film est de mettre en image une relation humaine de deux personnages de fiction qui captive le spectateur tout en le déstabilisant. Le résultat est honnête et efficace.                                                                           

 

Colloques est un long-métrage admirable qui délivre une histoire d'amour dont la dynamique des deux personnages s'illustre à la fois dans le talent véritable de leurs interprètes et dans la mise en scène raffinée de leurs regards, de leurs conversations et de leurs silences. Le résultat est honnête et efficace : la sensibilité humaine de ce duo dans ce cadre réel peut tout à fait toucher les spectateurs. Emmanuel Plassereaud et les étudiants de Licence 3 à l’Université Bordeaux Montaigne proposent une réalisation jouant entre la fiction d’une relation inattendue et le cadre de la ville bordelaise. Ce petit long-métrage, sorti d’une production risquée, saura vous fasciner par la sincérité de ces rapports authentiques servis par la mise en image des émotions des acteurs. Diffusé pendant des festivals et sortant au cinéma le 3 septembre, je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce long-métrage qui, s’il peut étonner par son aspect simple, ne vous laissera pas indifférent.

 

Interview réalisée le 18 juin 2015

par MAXIME SANDEAU 

© 2015  FilmBx Production. 

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